La calvitie comme fait politique, social et culturel spécifique au cours de la Rome antique. Spécificité la plus remarquable, la calvitie est un point de vulnérabilité politique, que ce soit à l'époque républicaine, où elle constitue un motif d'invective et un objet de raillerie, ou à l'époque impériale, où elle fonctionne comme un prétexte de dénigrement des empereurs. Pourquoi rire d'un trait physique, pourquoi s'en saisir dans un contexte de joute politique ? Car la calvitie signale un écart par rapport à l'idéal du bon citoyen. Pire, lecture physiognomonique à l'appui, elle est associée à des tares morales et politiques : inclination à la débauche et à la tyrannie.
L'opprobre des chauves vient-elle de l'Antiquité ? Avec cet essai inédit qui s'inscrit dans le renouveau de l'histoire sensible et culturelle, Robinson Baudry et Caroline Husquin, proposent une lecture impertinente de la Rome antique. A travers les multiples représentations du chauve, ils pénètrent les strates sociales et les jeux de pouvoirs sociaux, politiques et militaires.