Le monde iranien que Sadegh Hedayat dé peint est celui du dé sespoir et du cynisme : s'y imbriquent, d'un cô té , les codes et traditions ancestraux, de l'autre, l'individualisme, le paraî tre et la frustration qui caracté risent peut-ê tre toute socié té moderne ou postmoderne, où les liens sociaux et culturels se sont effondré s, mais pas le dé sir. Le langage mê me est entré dans ' l'è re du soupç on '. Les nouvelles de Hedayat pourront nous apparaî tre comme de grands poè mes en prose, aux voix lyriques parfois, sardoniques souvent, qui sauront prendre le lecteur au collet tant par leurs stases descriptives et poé tiques que par leur vitesse vertigineuse. Elles sont l'une des sources imaginaires de la peinture et du ciné ma iraniens depuis les anné es quatre-vingt. Plus encore, des pierres (noires) d'une anthropologie universelle.