Arnolphe prétend qu& apos; une femme ne peut être sage et vertueuse qu& apos; autant qu& apos; elle est ignorante et niaise. Aussi, pour avoir une épouse à sa guise, il fait élever sa jeune pupille, Agnès, au fond de sa maison, sous la garde d& apos; un valet et d& apos; une servante aussi niais qu& apos; elle. La jeune Agnès, qui a été élevée dans la plus grossière ignorance, se fatigue bientôt de l& apos; isolement où on la retient. S& apos; étant mise un jour à la fenêtre, elle aperçoit un beau jeune homme qui la salue ; elle, qui ignore jusqu& apos; aux plus simples convenances, rend le salut qu& apos; on lui fait et se laisse bientôt prendre au bel air et aux belles paroles du jeune Horace. On rit du supplice où tes confidences d& apos; Horace mettent le pauvre Arnolphe qui finit par faire pitié, tant il est puni de son système d& apos; éducation. Le génie comique de Molière n& apos; a pas pris une ride. Cet auteur sait corriger les mœurs par le rire, pointer les travers de nos contemporains avec justesse, et les thèmes de ses œuvres n& apos; ont pas pris une ride, quelques centaines d& apos; années après leur création.