La cré ation, dans sa diversité infinie, forme un ensemble harmonieux dont toutes les parties sont lié es entre elles et vivent les unes par les autres. De l'atome à l'ange, de la cohé sion des molé cules à la communion des saints, rien n'existe seul ni pour soi. Dieu n'a cré é qu'en unissant. Le drame de l'homme c'est de sé parer. Il se coupe de Dieu par l'irreligion, il se coupe de ses frè res par l'indiffé rence, la haine et la guerre, il se coupe enfin de son â me par la poursuite des biens apparents et caducs. La mé taphysique de la sé paration est la mé taphysique mê me du pé ché , mais comme l'homme ne peut pas vivre sans un simulacre d'unité , ces parties de lui-mê me, disjointes et tué es par le pé ché , se rejoignent, en tant que mortes, non plus comme les organes d'un mê me corps, mais comme les grains de sable du mê me dé sert. Il n'est pas d'autre moyen de salut que le retour à l'unité dans la diversité . Gustave Thibon a toujours essayé de montrer les voies de ce retour sur le plan religieux et social et aujourd'hui il tente de placer dans le mê me é clairement les problè mes de l'amour humain.